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Inni Karine Melbye – Source : http://minside.nfi.no/122147/inni-karine-melby-1937

16 fév 2018

  Disparition d'Inni Karine Melbye 

La direction du Festival d’Annecy a appris avec beaucoup de tristesse la disparition de Inni Karine Melbye, artiste passionnée d’animation, et inconditionnelle du Festival d’Annecy depuis de nombreuses années.

Elle se racontait ainsi :

"Je suis Inni Karine Melbye née l’année de Blanche-Neige à Oslo, Norvège et, naturellement, mon premier engouement pour l’animation fut le long métrage de Walt Disney. C’est à Copenhague, Danemark, que j’apprends le dessin et les arts graphiques. De retour au pays natal en 1963, j’intègre la télévision norvégienne NRK, dans la première unité graphique pour la TV. J’ai étudié la gravure et l’eau forte pendant deux ans à Paris à l’Atelier 17 – c’est tout aussi bien qu’à la Sorbonne ! –, en me débrouillant avec la langue et la culture françaises, convaincue que j’étais de devenir une francophile pour toujours.

Je pars au Canada en 1966, où j’entre dans la section des arts graphiques de Radio-Canada à Montréal et j’y reste pendant onze ans. Je fus bien inspirée car Hubert Tison, alors directeur de la section dessin pour les spots animés et interludes de Radio-Canada, m’a formée à l’animation pour la télévision, ça se passait dans les années 70. La septième décennie de ce siècle s’est avérée décisive quant à ma passion de l’animation, une fois visionné le long métrage sur Les Beatles : "Yellow Submarine". Aucun doute possible, le cinéma d’animation allait devenir ma raison de vivre.

Au Festival d’Annecy 1975, John Halas me demande de rejoindre le bureau de l’Asifa, chose normale on était dans "L’Année de la Femme". Je devenais ainsi la seconde femme à infiltrer ce club fermé du cinéma d’animation, où les hommes régnaient en maîtres. En 1976, l’Asifa Canada organise pour la première fois un festival international d’animation. Ce fut un événement remarquablement exceptionnel grâce à la présence des grands maîtres de l’animation tels que Alexandre Alexeïeff, Lotte Reiniger, Norman McLaren qui assistèrent à notre première rencontre de l’Asifa nord-américaine.

De retour en Europe, je fais ma maîtrise en animation à l’École d’art et de dessin de Londres, sous la direction d’un maître de l’animation britannique, Bob Privett. Invitée à l’aaa d’Annecy, dirigé par Nicole Salomon, j’ai participé à un atelier d’animation. Ce fut cette première expérience d’enseignante dans l’initiation du cinéma aux enfants qui m’encouragea à organiser de tels ateliers en Scandinavie. Plus particulièrement à Odense, où une centaine d’enfants participèrent à la création de "Quelque chose d’extraordinaire".

Comme dessinatrice et réalisatrice indépendante j’ai, durant ces dernières années, collaboré à la réalisation du film de Michel Ocelot "Ciné Si" en France, collaboration que j’ai beaucoup appréciée en raison des qualités professionnelles de Michel. J’ai également dessiné et réalisé un film et une série d’interludes en animation pour la télévision scandinave. Je travaille actuellement comme graphiste indépendante d’une émission culturelle pour la radio-télévision danoise. Mon point de vue sur l’animation ? L’art de l’animation repose sur deux piliers : la passion et la patience."