Le transmédia aime à se définir comme une façon radicalement nouvelle de raconter les histoires. Le processus d’écriture s’en trouve fondamentalement transformé, ne serait-ce que par l’irruption de l’interactivité.
L’intervention, dans le cours de la narration, de "spectateurs", au rôle désormais actif, contribue à la matière et au développement de l’œuvre. Le statut du destinataire de l’œuvre est donc bien modifié.
Qu’en est-il de celui de l’auteur ? Il doit, bien sûr, maîtriser les effets induits par la mise en œuvre de technologies innovantes et fortement évolutives.
Cependant, un changement plus décisif intervient. La responsabilité de l’auteur transmédia ne tend-elle pas à devenir davantage celle d’un "showrunner" ? Ce dernier crée un univers suffisamment vaste pour accueillir les participations extérieures, suffisamment cohérent pour pouvoir affirmer une identité sur des plateformes différentes.
Avec ses quelque dix ans d’existence, le transmédia est sans doute encore trop jeune pour que des réponses univoques soient données. Mais il oblige à interroger ses évolutions.